Mark Zuckerberg (Facebook) n'a pas répondu à toutes les questions
Société : Le PDG de Facebook s'est dit désolé du scandale Cambridge
Analytica qui affecte « des dizaines de millions » d'utilisateurs.
Zuckerberg serait en outre prêt à témoigner devant le Congrès
américain. Il pourra ainsi répondre aux multiples questions toujours
sans réponse.
la rédaction de ZDNet
Par Richard Nieva | Vendredi 23 Mars 2018
[39]Suivre @zdnetfr
[40]Zuck a parlé et le monde a écouté.
Mais il n'en a peut-être pas dit suffisamment pour apaiser les
critiques dirigées contre le plus grand réseau social au monde..
Après cinq jours de silence et l'éclosion des hashtags #WheresZuck et
#DeleteFacebook sur Twitter, le PDG de Facebook [41]Mark Zuckerberg a
enfin pris la parole mercredi au sujet de [42]la controverse Cambridge
Analytica.
La confiance était déjà atteinte
Ce nom fait référence à un cabinet de conseil basé à Londres et accusé
d'avoir utilisé les données personnelles de 50 millions d'utilisateurs
sans leur consentement. Dans [43]un message de 936 mots publié sur sa
page personnelle, Zuckerberg a reconnu que Facebook avait commis des «
erreurs ».
Et ces erreurs sont à l'origine d'une "rupture de la confiance entre
Facebook et les personnes qui partagent leurs données avec nous et
s'attendent à ce que nous les protégions."
Dans des interviews avec quelques médias, dont [44]CNN, le [45]New York
Times et [46]Wired plus tard dans la journée, Zuckerberg a abordé des
points dont il semblait que Facebook ne parlerait jamais. Interrogé sur
la réglementation gouvernementale, Zuckerberg a déclaré qu'il serait
ouvert à la régulation, en particulier en ce qui concerne la
transparence de la publicité. "Je ne suis pas sûr que nous ne devrions
pas être réglementés" a-t-il concédé.
Il a aussi laissé entrevoir une possible audition devant le Congrès -
s'il s'avérait être la personne au sein de Facebook la mieux informée
sur le sujet en question. Des figures du Sénat, parmi lesquels les
démocrates Amy Klobuchar et Mark Warner, l'ont appelé à témoigner.
(Facebook a déjà été auditionné par le Congrès en novembre dernier sur
son rôle dans l'élection présidentielle, mais la société avait dépêché
son meilleur juriste, et non Zuckerberg.)
Les interviews semblaient destinées à présenter Zuckerberg comme le
dirigeant meurtri mais sage d'une entreprise dont la réputation a été
sérieusement écornée pendant des jours alors que le public, les groupes
de protection de la vie privée, les politiques et les utilisateurs de
Facebook exigeaient des réponses. La société a également subi un choc
financier, son action ayant chuté de 8,5% depuis que l'information sur
l'exploitation des données a été publiée le 16 mars.
La tournée des excuses de Zuckerberg et Sandberg
Tous deux, Zuckerberg et Sheryl Sandberg, directrice des opérations de
Facebook et l'autre visage public de l'entreprise, ont dit qu'ils
étaient "désolé" de l'incident. Mais les excuses de Sandberg vont un
peu plus loin : "Je suis tellement désolé que nous ayons déçu autant de
personnes."
"C'est absolument un tournant" a commenté Bob O'Donnell, analyste au
cabinet d'études Technalysis. "Il [Facebook] a mécontenté beaucoup de
gens."
Facebook a été attaqué la semaine dernière pour avoir permis à
Cambridge Analytica, une société d'analyse numérique engagée par la
campagne présidentielle de Trump, d'exploiter sa plateforme. Selon
Facebook, les données personnelles d'environ 300.000 utilisateurs ont
été recueillies initialement en 2013 par un conférencier de Cambridge
nommé Aleksandr Kogan pour une application de quiz de personnalité.
Mais compte tenu des droits accordés à l'époque par Facebook aux
applications, Kogan a pu accéder aux données de "dizaines de millions"
d'amis de ces utilisateurs, a reconnu Zuckerberg. Si Kogan a collecté
les données de manière légitime, il a ensuite violé les règles
d'utilisation de Facebook en transmettant ces données à Cambridge
Analytica.
Le réseau social, qui compte environ 2 milliards d'utilisateurs chaque
mois, a pris connaissance de l'infraction en 2015, mais a pris la
décision de ne pas en informer le public. Facebook a choisi d'exiger
des parties impliquées qu'elles détruisent l'information. Mais les
articles diffusés en fin de semaine dernière ont révélé que toutes les
données n'avaient pas été effacées.
[47]Le lanceur d'alerte Chris Wylie, un ancien data scientist employé
par Cambridge Analytica, en a informé le New York Times et le Guardian.
Ces révélations ont soulevé des questions sur le traitement des données
par Facebook et sur le niveau de protection apporté par l'entreprise.
La situation a été exacerbée par le silence des dirigeants de Facebook.
Sandberg a exprimé ses regrets à cet égard. "Parfois, et je dirais
indéniablement durant la semaine écoulée, nous réagissons trop
lentement" reconnait-elle [48]sur CNBC. "Si je pouvais revivre cette
semaine, Mark et moi nous aurions certainement parlé plus tôt, mais
nous essayions d'aller au fond des choses."
Une grogne qui couvait de longue date
Pour O'Donnell, l'ampleur du tollé public s'explique en partie par
l'exaspération croissante des internautes à l'égard du géant des
réseaux sociaux. Zuckerberg et son équipe étaient déjà sous le feu des
critiques pour leur participation dans [49]la diffusion des fakes news
sur la plateforme et l'ingérence russe dans l'élection présidentielle
de 2016. "Cela couvait depuis un certain temps" estime O'Donnell.
Zuckerberg et Sheryl Sandberg ont promis mercredi d'apporter des
modifications à la plateforme afin qu'un tel abus ne se reproduise
plus. Facebook annonce qu'il enquêtera sur toutes les applications
disposant d'un accès à de grandes quantités de données, et qu'il
restreindra les droits d'accès aux données pour les développeurs.
[50]Zuckerberg a précisé au New York Times que ces applications se
comptaient en "milliers".
Le PDG s'est également engagé à ce que Facebook informe "toute personne
dont les données pourraient avoir été partagées."
Pour les utilisateurs de Facebook n'ayant pas utilisé une application
depuis trois mois, l'entreprise supprimera automatiquement l'accès à
leurs données. Lors de la connexion à des applications, ces membres
transfèreront de même moins d'informations personnelles aux
développeurs - limitées ainsi au nom, à l'adresse email et à la photo
de profil.
Facebook affichera en outre un outil en haut du flux d'actualités des
utilisateurs référençant les applications utilisées afin de permettre
aux membres du réseau social de gérer plus facilement leurs paramètres
de données.
Par ailleurs, le géant des réseaux sociaux prévoit d'auditer toute
application qu'il soupçonne d'un comportement suspect. Si les
développeurs n'acceptent pas l'audit, ils seront bannis de la
plateforme. Les développeurs devront également signer un contrat afin
de demander aux utilisateurs l'accès à leurs données.
Un début, mais les politiques veulent entendre Zuckerberg
"Les propositions de Facebook sont un bon début, mais elles ne vont pas
assez loin" juge Corynne McSherry, directeur juridique de
[51]l'Electronic Frontier Foundation, un groupe de défense des droits
numériques. "Ils nous ont déjà montré que nous ne pouvons pas leur
faire confiance. Nous avons besoin de transparence et de
responsabilité."
Klobuchar, la sénatrice du Minnesota, qualifie elle aussi de "début"
les changements promis, mais estime nécessaire que Zuckerberg se rende
devant le Congrès. "Facebook devrait faire preuve de bonne foi et
soutenir la loi sur la loyauté de la publicité" a-t-elle [52]tweeté.
"Pour véritablement regagner la confiance du public, Facebook doit
apporter des changements significatifs afin que cela ne se reproduise
plus."
"Les mea culpa ne remplacent pas les questions et les réponses sous
serment" réagit pour sa part le sénateur Richard Blumenthal, démocrate
du Connecticut et membre du comité judiciaire. "Le Congrès a [53]échoué
à responsabiliser Facebook et légiférer sur des protections de la vie
privée est manifestement nécessaire."
Néanmoins, cela pourrait être un nouveau jour pour Zuckerberg - du
moins en termes de disponibilité vis-à-vis de ceux qui cherchent des
réponses concernant le comportement du réseau social. "Il y a un
élément de responsabilité pour lequel je devrais être là pour faire
plus d'interviews" souligne le PDG auprès de CNN.
"Durant l'existence de Facebook, j'ai commis toutes sortes d'erreurs,
que ce soit des erreurs techniques ou des erreurs commerciales ou des
erreurs de recrutement. Nous avons lancé différents produits qui n'ont
pas fonctionnés" concède aussi Zuckerberg dans son entretien au York
Times.
"Je ne sais pas s'il est possible d'anticiper tous les problèmes
auxquels on sera confronté" poursuit-il. "Mais nous avons la
responsabilité de prendre au sérieux toutes ces questions au fur et à
mesure qu'elles se présentent et de travailler avec des experts et des
personnes du monde entier pour nous assurer de les résoudre."
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Source .... : http://www.zdnet.fr/actualites/mark-zuckerberg-facebook-n-a-pas-repondu-a-toutes-les-questions-39865940.htm#xtor=RSS-1
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